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Moi, c’est Amélie, passionnée d’écriture, d’édition et de création de projets indépendants. Depuis plusieurs années, j’accompagne les freelances, auteurs et créateurs à structurer leurs idées, leurs livres, leurs newsletters et leurs projets de publication.
Viktor Frankl, psychiatre autrichien, a écrit Découvrir un sens à sa vie grâce à la logothérapie (Man’s Search for Meaning en version originale) après avoir survécu aux camps de concentration nazis. Ce livre, qui s’est vendu à des millions d’exemplaires, reste l’un des témoignages les plus puissants sur la résilience humaine et la quête de sens.
Il y raconte deux choses essentielles :
Son expérience dans les camps : les humiliations quotidiennes, la faim, la souffrance physique et psychique, mais aussi les minuscules étincelles qui permettaient de tenir malgré tout. Un souvenir d’un être aimé, une pensée tournée vers l’avenir, ou même un objectif aussi simple que voir le soleil se lever encore une fois pouvaient donner la force de survivre.
La logothérapie, qu’il a théorisée ensuite : une approche thérapeutique qui repose sur une conviction simple et radicale : l’homme peut tout traverser, absolument tout, s’il trouve un pourquoi à son existence.
Les grandes idées de la logothérapie :
Le sens n’est jamais figé. Il ne se décrète pas une fois pour toutes : il se recrée et se réinvente à chaque étape de la vie. Ce qui était votre “pourquoi” à 20 ans n’est pas forcément celui de vos 30 ans, ni celui de vos 50 ans.
On ne choisit pas les événements, mais on choisit notre attitude face à eux. Dans les camps, Frankl a observé que certains prisonniers perdaient toute dignité, tandis que d’autres gardaient une humanité, parfois juste en partageant un morceau de pain ou un geste de solidarité. L’attitude fait toute la différence.
Le sens peut se trouver dans trois directions :
- L’action : accomplir une œuvre, créer, travailler, bâtir quelque chose qui vous dépasse.
L’expérience : goûter pleinement l’amour, la beauté, la nature, l’art, les liens humains.
La souffrance : même dans la douleur, il est possible de donner une signification, par exemple en transformant l’épreuve en témoignage ou en apprentissage.
La clé est bouleversante : ce n’est pas à nous de demander à la vie quel est son sens. C’est la vie qui nous pose la question. Et nous y répondons chaque jour, par nos choix, nos attitudes et nos actes.
Quand l’indépendance n’est plus “le sens”
Si vous êtes freelance, vous avez probablement connu ce moment d’alignement quasi-magique : le jour où vous avez quitté le salariat, vous avez eu l’impression de trouver votre place. Enfin libre, enfin autonome, enfin capable de dire “oui” ou “non” à vos conditions.
Mais quelques années plus tard, la flamme peut s’éteindre. Ce qui vous nourrissait hier ne vous suffit plus aujourd’hui. Vous êtes peut-être fatigué, démotivé, ou simplement désaligné. Et c’est normal. Frankl nous rappelle que le sens évolue avec nous.
À 30 ans, peut-être que vos amis font des enfants, des marathons ou des voyages autour du monde. Vous, vous vous demandez : “Et moi, quel est mon pourquoi aujourd’hui ?”
Ce sentiment de décalage n’est pas une erreur, mais un signe : votre “ancien sens” arrive en bout de cycle, et un nouveau cherche à émerger.
Frankl propose trois voies. En tant qu’indépendant, vous pouvez les explorer très concrètement.
1. L’action
Question : Quel projet concret me donnerait de l’énergie si je le lançais demain ?
Exemple freelance : écrire un livre blanc, créer une nouvelle offre, lancer un podcast, monter un projet collectif.
Exercice : listez 5 micro-projets (même insignifiants). Choisissez-en un et mettez-le en route cette semaine.
2. L’expérience
Question : Quelles expériences récentes m’ont fait me sentir vivant ?
Exemple freelance : une rencontre avec un autre indépendant, une conférence inspirante, un moment de créativité pure.
Exercice : planifiez trois expériences nourrissantes dans les quinze prochains jours (rencontrer quelqu’un, vous inscrire à un événement, prendre une journée “hors routine”).
3. La souffrance
Question : Comment transformer mes épreuves en une ressource utile ?
Exemple freelance : partager vos doutes sur LinkedIn, écrire un témoignage pour inspirer d’autres indépendants, transformer un échec en offre plus alignée.
Exercice : prenez dix minutes pour écrire : “Voilà ce que mes galères m’ont appris que je n’aurais jamais appris autrement.”
Un rituel simple : le test du “pourquoi”
Chaque matin ou chaque soir, posez-vous cette question : “Qu’est-ce que la vie me demande aujourd’hui ?”
Pas “Quel est le sens de ma vie ?”, trop vaste et écrasant. Mais un petit pourquoi, concret, limité à 24 heures :
Aujourd’hui, peut-être que la vie vous demande de reposer votre corps.
Demain, elle vous demandera d’écrire trois pages de votre futur projet.
Après-demain, elle vous demandera d’aller chercher une rencontre inspirante.
Conclusion
Être freelance, c’est accepter que notre sens se réinvente régulièrement. Ce n’est pas un échec si ce qui vous faisait vibrer il y a cinq ans ne vous anime plus aujourd’hui. C’est le signe que vous êtes en mouvement.
Vous n’avez pas perdu votre “pourquoi”. Vous êtes simplement en train de tourner une page et d’écrire la suivante. La vie ne vous demande pas une réponse définitive, mais une réponse quotidienne : ici et maintenant, quelle est ma contribution ?
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